Un passage obligé lorsque j’ai commencé à m’intéresser sérieusement à la littérature était la lecture de classiques. Pour certains, ces oeuvres sont synonymes de grandiose et de génie littéraire, mais pour d’autres, elles représentent une épreuve intimidante. Parce qu’il faut se l’avouer, ce ne sont pas tous les classiques qui sont faciles d’approche! Alors, comment les apprivoiser?
C’est souvent une affaire de “ça passe ou ça casse” quand je décide d’entreprendre ce type de lecture. Parfois, il est difficile de cerner le style de l’auteur parmi tous les éloges à son sujet et d’aborder son oeuvre avec une idée claire de ce qui nous attend. Certains peuvent être petit, mais très touffu et d’autres volumineux, mais avec un style si fluide qu’ils se lisent tout seuls.
Il est par contre facile de se mettre de la pression pour aimer un classique. Quand une oeuvre a été acclamée autant de fois et sur autant d’années, tu ne peux qu’être intimidé par elle. Et si je n’aimais pas ça? Et si je n’arrivais pas à comprendre et apprécier toute sa richesse?
En même temps, je crois qu’il est important de rester critique face à ces livres mille fois encensés, car cela ne veut pas dire qu’ils ont été sacrés à de multiples reprises qu’ils vont résonner de la même façon pour tous. Il y a tellement de facteurs qui font en sorte que l’on peut apprécier un ouvrage que ces mêmes facteurs s’appliquent aussi aux classiques.
On s’entend, on peut reconnaître l’importance d’une oeuvre littéraire de manière objective sans pour autant l’avoir aimé. Je pense que c’est une approche que l’on peut avoir avec un classique pour s’enlever un peu de pression sur les épaules lors de sa lecture.
Aussi, je crois beaucoup au moment où on lit un livre. À une période de notre vie, un livre pourrait nous paraître complètement insipide et lorsqu’on s’y replonge des années plus tard, on dirait que son texte s’illumine et soudain, on comprend toute sa richesse. Il ne faut donc pas toujours abandonner lorsqu’une lecture est plus ardue que prévu.
En même temps, il est aussi acceptable de l’arrêter pour y retourner plus tard. Le meilleur exemple que j’ai à vous donner à ce sujet est lors de ma lecture de Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas. Je l’avais laissé de côté pendant un bon six mois où je n’avais pratiquement rien lu. Quand la curiosité de m’y remettre s’est manifestée, je l’ai dévoré ainsi que les autres tomes de la trilogie et Alexandre Dumas est rapidement devenu un de mes auteurs favoris!
On oublie souvent que les classiques peuvent être plus près de nous que ces vieux romans du 19e siècle. Si on pense à la littérature plus contemporaine, des auteurs et autrices comme Michel Tremblay (Les belles-soeurs), Albert Camus (L’étranger), Gabrielle Roy (Bonheur d’occasion), Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe), George Orwell (1984) nous viennent tout de suite en tête.
Les ouvrages de ces auteurs peuvent être plus accessibles, car ils utilisent des codes qui nous sont plus familiers et comportent des références qui sont plus actuelles. Ils peuvent être une avenue plus praticable et rassurante lorsqu’on veut se lancer dans la lecture de classiques. Encore là, il faut souvent tomber sur le bon livre afin de débloquer sur un tout nouveau monde de possibilités.
Je me souviens quand j’ai commencé ma lecture de Guerre et Paix de Tolstoï. J’avais lu quelques chapitres et l’avais mis de côté, je ne sais plus pour quelle raison mais lorsque je l’ai recommencé! Quelle découverte! Je ne sais pas si dans le futur un livre va me toucher autant que celui-là. Depuis, la littérature russe occupe une grande place dans mon coeur de lectrice :).
Je te comprends tout à fait! Je suis encore à apprivoiser la littérature russe de mon côté. J’avais commencé Anna Karénine à l’automne 2016 et ça fait presque deux ans que je n’y ai pas retouché… J’ai espoir de m’y replonger un jour et d’être happé par Tolstoï moi aussi 😉
Malgré toute ma bonne volonté, j’ai d’ailleurs détesté L’étranger d’Albert Camus!
Je n’ai pas lu L’étranger encore (oups!), mais je crois vraiment que les classiques sont comme toute autre lecture, certains adorent et d’autres non. Alors, malgré les éloges, on ne doit pas se sentir mal de ne pas avoir aimé, car chaque livre ne peut pas faire l’unanimité.