Après trois ans à participer à un défi littéraire, j’ai décidé que c’était terminé pour moi. Au lieu de me pousser à lire de manière positive, je sentais davantage une pression d’atteindre un objectif bidon qui allait soit me rendre fière ou me décevoir, mais rien de plus. Est-ce que cela en valait vraiment la peine?

Avant mon arrivée sur Goodreads, je n’avais jamais pris le temps de recenser mes lectures. Je lisais, c’est tout! À première vue, la perspective de pouvoir retracer mes lectures me plaisait beaucoup et m’a convaincue de participer au défi littéraire lancé annuellement par la plateforme. Au début, j’aimais la sensation de cocher un livre terminé, mais rapidement, cela s’est mué en course où l’idée de repousser la fin d’une lecture signifiait ne pas atteindre mon objectif. Le retard pris m’incitait parfois à lire plus, mais pas toujours pour les bonnes raisons et dans le respect de mes limites.

Au détriment de mon rythme ou des lectures de plus longue haleine, mon défi littéraire ne devenait pas nécessairement un allié dans mes habitudes de lecture, mais plutôt une nuisance. D’ailleurs, je n’ai pas atteint mon objectif cette année-là. Ça m’a déçue et pourtant, ce n’est pas comme si je n’avais rien lu du tout! En rétrospective, je me demande: qu’est-ce que ce défi m’a vraiment apporté de positif?

Depuis, j’y ai participé deux années de plus et même en l’ayant achevé en 2019, je ne ressens plus cette réussite comme un exploit. Dans la dernière année, je me culpabilisais souvent sur le fait de ne pas lire régulièrement et de ne pas être assez rapide dans mes lectures et mon défi n’aidait pas à me redonner confiance, au contraire.

Abandonner cette pratique me libère un peu, je dois l’avouer! Avec le rythme que je m’impose déjà avec Instagram, l’ajout d’un défi littéraire de ce genre n’était plus nécessaire pour moi. En fait, afficher des chiffres en lien avec les livres me semble peu constructif lorsqu’on parle de lecture et de la valeur qu’on lui octroie. Cela écarte la conversation du vrai sujet, soit les histoires et les messages véhiculés dans les œuvres que nous lisons.

Bien sûr, c’est toujours intéressant d’avoir des statistiques sur ses lectures. Je trouve cela particulièrement pratique lorsque vient le temps de faire mon petit bilan annuel ici. Par contre, j’estime qu’il existe d’autres procédés que le défi littéraire de Goodreads pour faire cet exercice et c’est ce que j’aimerais essayer cette année.

Je vois beaucoup de personnes concevoir un bullet journal personnalisé pour répertorier leurs lectures. Ce qui est intéressant avec cette méthode, c’est qu’elle fait place à la créativité tout en classant et pensant son année littéraire à sa guise. D’autres choisissent plutôt des plateformes telles que The StoryGraph ou Babelio. De mon côté, je n’ai pas la patience de me lancer dans la création d’un bullet journal et je ne souhaite pas m’inscrire à un nouveau service. J’ai donc opté pour la solution la moins sexy au monde: un document Excel!

Pour l’instant, je me suis préparé un tableau avec mes lectures en cours où j’ai ajouté des colonnes dans lesquelles je peux inclure des informations que Goodreads ne compile pas comme le genre de l’auteur.trice, son pays d’origine, la maison d’édition, la provenance du livre (de ma bibliothèque ou une nouvelle acquisition?), etc. Regardez-moi bien m’amuser avec mes statistiques à la fin de l’année, j’ai déjà hâte!

Et vous, comment percevez-vous les défis littéraires? Vous apporte-t-il une plus-value ou génère-t-il une pression négative sur vos choix et votre rythme de lecture?

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