La bande dessinée Culottées

Annette Kellerman, Leymah Gbowee, Christine Jorgensen, vous les connaissez? Avant de lire le premier tome de la bande dessinée Culottées de la bédéiste française Pénélope Bagieu, ces femmes m’étaient totalement étrangères. Parmi elles, je n’ai pas découvert que des femmes au parcours extraordinaire, mais également des modèles de persévérance et de courage. De vrai combattantes quoi!

C’est à force de faire la découverte de femmes hors du commun aux réalisations inspirantes que Pénélope Bagieu a un jour décidé d’en présenter quelques-unes à travers un médium qu’elle maîtrise à merveille : la bande dessinée. Premièrement dévoilées sur le site du journal le Monde.fr, les Culottées ont ensuite été rassemblées en deux tomes, chacun présentant 15 brefs portraits de femmes inconnues (ou pas) du grand public.

D’ailleurs, ces femmes choisies par Bagieu sont inspirantes pas seulement parce qu’elles ont posé des gestes plus grands que nature, mais aussi parce qu’elles ont permis des avancées pour les femmes dans leur région du monde ou parce qu’elles ont accompli des choses qu’on ne les croyait pas capables de faire à l’époque où elles ont vécu. Des pionnières à leur façon, elles n’ont pas toutes révolutionné le monde, mais leurs accomplissements étaient clairement dignes de mention même si l’histoire avec un grand “H” semble souvent les avoir oubliées…

C’est tout de même incroyable de penser que malgré des statuts d’impératrice (Wu Zetian) ou de reine (Nzimba), cela ne les a pas aidées à obtenir une plus grande place dans nos livres d’histoire. Déjà, vous me direz qu’on ne parle pratiquement pas de l’histoire de l’Angola ou de la Chine à l’école (les pays d’origine de la reine Nzimba et l’impératrice Wu Zetian), mais cela met vraiment en lumière l’invisibilité des femmes et comment on les écarte trop souvent de l’histoire.

C’est sûr que pendant longtemps, le rôle qu’occupaient les femmes dans de nombreuses sociétés ne leur permettait pas de briller parmi les grands de ce monde, mais celles qui ont surmonté l’adversité et déjoué les conventions sont trop souvent passé sous silence. Ça n’a l’air de rien, mais l’accès à des modèles féminins intéressants ne pleuvaient pas il y a quelques années et ça fait du bien de voir cette bande dessinée dans le paysage culturel. Elle nous permet de prendre pleinement conscience de l’immense potentiel des femmes à accomplir les choses à leur manière et d’avoir du succès dans leur domaine au même titre que les hommes.

Ce que j’ai le plus aimé de cette bande dessinée, c’est son ton. Elle nous fait découvrir ces personnages féminins sans prétention, mais toujours avec un brin d’humour et une narration concise qui va droit au but. On a définitivement envie d’en apprendre plus sur chacune d’entre elles à la fin de leur petite biographie.

Et que dire des illustrations! Toujours bien rendue, on y sent les émotions vives et sincères et les couleurs ajoutent de la vie aux dessins et à l’histoire. J’ai particulièrement aimé la double page à la fin de chaque portrait. J’aurais pu les regarder pendant des heures tellement je les trouvais jolies!

Mes portraits préférés ont été ceux de Margaret Hamilton (actrice), Leymah Gbowee (travailleuse sociale) et Girogina Reid (gardienne de phare), mais pour vrai, je les ai tous aimés sans exception!

Un gros coup de coeur pour cette bande dessinée que je vous recommande sans hésiter!

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