Livre Station Eleven d'Emily St. John Mandel

L’automne dernier, je voyais le livre Station Eleven d’Emily St. John Mandel partout. Les critiques à son sujet étaient élogieuses et j’en entendais que du bon autour de moi. Ne sachant pas ce qui m’attendait, j’étais emballée de pouvoir le commencer. Pourtant, plus j’avançais dans ma lecture, plus je devenais anxieuse face aux événements qui peuplaient les pages. Malgré moi, j’étais de plus en plus réticente à l’ouvrir. J’avais déclenché ce nouveau mal, l’écoanxiété.


Pour ceux et celles qui ne sont pas familiers avec le terme, l’écoanxiété apparaît lorsqu’on ressent de la détresse, de la colère et une impuissance régulière face aux changements que subit l’environnement. Ce trouble anxieux s’est manifesté chez plusieurs personnes suite aux multiples rapports alarmistes publiés par les scientifiques sur le réchauffement climatique et sur la survie de notre planète telle que nous la connaissons.

J’étais déjà plutôt affecté par les nouvelles catastrophiques que les médias rapportaient sur le climat et aux actions urgentes que nous devions entreprendre pour espérer changer les choses, mais la lecture de ce livre, campé dans un monde post-apocalyptique, n’a fait qu’empirer la situation.

Chaque fois que j’ouvrais mon livre, je ne pouvais pas lire bien longtemps avant de me sentir mal à l’aise par certains passages relatant la fin du monde. Cet embarras m’a fait avancer à petits pas à travers le récit, lisant quelques pages à la fois pour ne pas déclencher ma peur.

Je comprends maintenant que je me heurtais à ma crainte de perdre mes privilèges et mon confort si une telle situation arrivait. Je devais affronter mon impuissance et ma peur de ne pas avoir le courage de survivre dans un monde qui n’est pas celui que j’ai toujours connu. C’est de là que provenait toute cette anxiété.

J’y pense encore de temps à autre, mais j’ai réussi à passer par dessus et à finir ce livre! Lorsque j’ai repris ma lecture, il y a quelques jours, j’avais peur de tomber face à face avec mes angoisses de nouveau, mais ça ne s’est pas passé comme ça. J’étais tellement contente!

Il faut dire que les éléments commençaient à s’imbriquer les uns aux autres et me permettaient enfin de comprendre les liens entre les différents personnages. L’intrigue se dénouait sous mes yeux et la finale m’a presque mis les larmes aux yeux par l’espoir qu’elle m’a fait ressentir.

Oui, cette lecture n’a pas été facile pour moi dans le contexte actuel de notre planète, mais en même temps, elle nous fait prendre conscience de la beauté du monde et de la résilience avec laquelle les humains ont réussi à survivre et continueront sûrement à le faire.

Pour en savoir plus sur l’écoanxiété

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