Livre The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society

Juliet Ashton est une journaliste et écrivaine à succès. Après avoir rédigé sous un pseudonyme des chroniques humoristiques dans les journaux pendant la Seconde Guerre mondiale, elle est à la recherche de sa propre voix et de son prochain sujet d’écriture. C’est lors de cette quête d’inspiration qu’une lettre en provenance de Guernsey, une île de la Manche, lui parvient et bouleverse sa vie grâce à la mention d’un club de lecture bien particulier.

Avec un titre comme The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society, je me suis longtemps demandé de quoi parlait ce livre de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows. Je dois avouer que c’est après avoir vu la bande-annonce de l’adaptation sur Netflix que l’histoire a piqué ma curiosité et que le livre s’est fait une place dans ma bibliothèque.

Ce n’est d’ailleurs pas que le titre qui m’a un peu rebuté au début. Écrit sous forme de lettres que les personnages s’envoient, je n’étais pas certaine que ce style allait me plaire. Malgré mes réticences, il s’est avéré parfait pour bien rendre cette histoire axée sur l’amour des livres. L’action se déroulant en 1946, le format épistolaire s’accorde bien avec l’époque et m’a aidé à entrer dans l’esprit des années 40.

Le thème de la Seconde Guerre mondiale est utilisé à outrance dans la littérature, mais j’ai trouvé qu’il était traité différemment dans ce roman. Déjà, on parle de l’expérience de l’occupation allemande dans les îles de la Manche, une période peu abordé dans nos livres d’histoire, et de la vie des gens dans un monde en reconstruction. J’ai donc appris de nouvelles choses sur cette guerre grâce à cette lecture.

Avec leurs souvenirs de la guerre toujours en filigrane, on découvre une ribambelle de personnages tous plus colorés et attachants les uns que les autres à travers leurs lettres envoyées à Juliet. Pratiquement tous les membres de la Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society lui racontent leur entrée dans ce club de lecture créé par accident lors de l’occupation et leur rencontre inattendue avec le monde des livres.

En tant que grande lectrice, leurs histoires m’ont fait sourire, car je me retrouvais dans leur façon de parler de leur livre préféré, de l’effet que leur a fait tel auteur ou les vives émotions que tel roman leur a fait vivre. Cette ode faite aux livres et à la lecture m’a beaucoup touché et m’a redonné confiance en leur pouvoir de changer la vie des gens et de les rapprocher.

Vous avez sûrement compris que j’ai beaucoup apprécié ma lecture de The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society! Je ne l’ai pas lâché pendant près de trois jours, car j’avais constamment envie de retrouver cet univers chaleureux malgré les horreurs que certains personnages ont vécues pendant la guerre. J’ai connu cet enthousiasme tout au long de ma lecture, mais je dois être franche avec vous, j’ai été un peu désappointé en tournant la dernière page.

La fin, bien que prévisible, n’était pas mauvaise en soi, mais je l’ai trouvé plutôt abrupte et j’ai senti que plusieurs éléments importants de l’histoire ont été précipités ou laissés dans le néant. Ce qui m’a le plus déçu, c’est l’évacuation complètement du livre en chantier de Juliet pour mettre l’accent uniquement sur l’intrigue amoureuse (parce qu’il y en a une, vous l’aurez deviné).

Son livre est une des composantes fondatrices de toute cette histoire et on ne sait même pas ce qu’il advient en terminant notre lecture! C’est dommage, car cela aurait pu être une belle occasion de boucler la boucle avec ce désir qu’avait Juliet, au début du roman, de trouver sa place dans le milieu littéraire ainsi que sa propre voix en tant qu’autrice.

Malgré tout, lire sur le plaisir de la lecture et le pouvoir rassembleur et thérapeutique des livres m’a charmé. Comme le dit si bien Juliet dans une de ses lettres envoyées à Dawsey Adams : “I wonder how the book got to Guernsey? Perhaps there is some secret sort of homing instinct in books that brings them to their perfect readers.” Moi j’y crois, à cette magie des livres.

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