Je vais être un peu prévisible aujourd’hui pour célébrer cette journée internationale des femmes en vous parlant de littérature féminine. Les femmes ont longtemps été négligées par le monde littéraire, mais leurs écrits sont de plus en plus célébrés et je souhaitais faire de même avec cet humble article.
Quand je pense à la littérature féminine, je pense automatiquement à ces autrices anglaises et américaines du 19e siècle. Ces pionnières ont marqué le monde littéraire avec leurs écrits racontant bien souvent la vie de certaines femmes de leur époque de manière réfléchie et critique.
Elles ont fait une place à des personnages féminins forts et souvent hors du commun. Je pense particulièrement à Jo (Little Women), Emma (Emma), Jane (Jane Eyre), Anne (Anne of Green Gables) et bien d’autres. Ces femmes d’exception proposaient un modèle différent en prenant souvent leur destin en main et affichant une liberté rafraîchissante. Ces personnages ont certainement inspiré des millions de jeunes filles et femmes grâce à leur parcours singulier, dont les autrices d’aujourd’hui.
J’ai découvert ces personnages féminins bien tard dans mon parcours de lectrice, mais leur modernité et leur sincérité m’ont frappé et m’ont tout de suite touché. Dès qu’un de ces personnages déroge de ce que l’on s’attend des femmes de leur époque, on a la sensation d’être face à un message marginal de la part de l’autrice.
Bien sûr, cette lecture est faite avec mes yeux contemporains, mais il n’en reste pas moins que ces écrivaines ont réussi à mettre de l’avant des personnages féminins hors normes et à connaître un succès substantiel malgré tout. N’est-ce pas là un accomplissement qui mériterait d’être souligné davantage?
Parce qu’on ne doit pas se leurrer, malgré le succès populaire que plusieurs écrits de ces autrices du 19e siècle et du début du 20e siècle ont connu, elles sont encore trop souvent écartées des cercles académiques. La reconnaissance qu’elle mérite reste encore à être atteinte à certains égards.
Par contre, depuis quelques années, on connaît une affluence de nouvelles autrices qui font honneur à cet héritage laissé par leurs prédécesseures. Pour ce faire, elles nous proposent des livres saisissants qui font les palmarès et réussissent à se placer dans la liste de plusieurs prix littéraires. Juste cette année pour le Prix des libraires du Québec dans la catégorie Roman québécois, nous retrouvons des autrices telles que Dominique Fortier (Les villes de papier), Martine Delvaux (Thelma, Louise et moi) et Alexie Morin (Ouvrir son coeur) qui proposent des héroïnes en continuité à plusieurs niveaux avec ces personnages marquants du passé.
De ces nouvelles autrices dont j’ai eu la chance de lire le travail dans les dernières années, j’ai ressenti le désir de représenter la femme d’aujourd’hui avec toutes ses nuances, mais également de donner une voix à des gens issus de différentes minorités. Ceci n’est pas sans donner une portée encore plus importante à leurs récits.
C’est bien certain que je vis peut-être dans une bulle où les livres d’autrices présentent ce type de personnages complexes et multifacettes. Malgré tout, j’entends parler de ces livres sur plusieurs tribunes, donc j’ose croire qu’ils rejoignent un autre public que les jeunes femmes blanches, hétérosexuelles, cisgenres et féministes comme moi.
Ce serait bien dommage si ce n’était pas le cas, car ils dévoilent souvent des réalités plurielles qui ont le potentiel de toucher un large public et montrer comment un livre écrit par une femme peut être universel et acclamé de tous.
Et vous, quelles sont vos autrices incontournables que l’on devrait célébrer aujourd’hui?
P.S. Je suis consciente que cet article ne représente pas la pluralité des autrices et de leurs talents à travers le monde. Mes lectures sont encore trop limitées pour faire un portrait global de la littérature féminine. J’ai principalement été exposé à la littérature blanche anglaise, française, américaine et québécoise, ce qui explique le biais de cet article. N’hésitez pas à me proposer des lectures pour remédier à cette lacune, car j’aime toujours être exposé à de nouvelles choses!