Pile de livres sur un lit

On se sent parfois peu outillé pour aborder certains sujets. C’était le cas pour moi avec tout ce qui touchait l’histoire des Noirs. Face à tous les enjeux raciaux qui éclatent régulièrement dans les médias, j’étais constamment confronté à mon ignorance. Attristée et choquée par ce constat, je me suis donné comme devoir de m’informer davantage sur le sujet.

C’est en entendant parler du film I Am Not Your Negro basé sur des écrits de l’écrivain James Baldwin à l’émission On dira ce qu’on voudra sur ICI Première que tout a commencé. La critique du film a piqué ma curiosité et après son visionnement, je ne pouvais m’empêcher de constater mes nombreux angles morts sur le sujet. J’étais choquée par ce que je venais de voir et révolter de m’apercevoir que des éléments de ce film étaient encore bien vivants et tenaces dans nos sociétés.

J’ai donc tenté de remédier à la situation par un choix qui découlait naturellement de mon visionnement : lire James Baldwin. J’ai commencé par son essai The Fire Next Time (dont je vous ai parlé dans cet article) qui aborde plusieurs problématiques touchant le mouvement afro-américain des droits civiques des années 60.

Plus je lisais les propos de Baldwin, plus je comprenais cette histoire complexe et plus je pouvais faire des liens avec ce qui se déroule présentement aux États-Unis. Les parallèles entre la situation des Noirs à cette époque et celle d’aujourd’hui sont troublants, ce qui me donne à croire que le chemin vers l’équité est encore parsemé d’embûches.

Suite à cette lecture, je me suis également intéressée à l’oeuvre de Chimamanda Ngozi Adichie*, une autrice nigériane qui habite maintenant aux États-Unis. Ces romans et essais traitent de féminisme, d’immigration, de résilience et m’ont permis de lire des histoires dans lesquelles les personnages principaux n’étaient pas tous blancs pour une fois.

Pile de livres sur un lit

“White feminism is a politics that engages itself with myths such as ‘I don’t see race’. It is a politics which insists that talking about race fuels racism – thereby denying people of colour the words to articulate our existence.” Tout droit sorti de Why I’m No Longer Talking to White People About Race de Reni Eddo-Lodge, ce passage m’a particulièrement challengé en me faisant, entre autres, prendre conscience de mes privilèges en tant que femmes blanches.

À l’intérieur de cet essai, la jeune journaliste ne parle pas que de féminisme, mais expose aussi un pan de l’histoire anglaise totalement méconnu tout en abordant la problématique trop souvent ignorée du racisme systémique présent dans nos sociétés occidentales.

Cette lecture m’a donné davantage de pistes pour devenir une alliée et m’a donné envie de m’informer davantage sur la situation des Noirs pas seulement à l’étranger, mais aussi dans mon propre pays.

Loin d’être encore assez informé sur le sujet, ces lectures ont été les portes d’entrée vers de nouvelles connaissances et ont poussé mon désir de mieux comprendre la réalité des autres, mais aussi de continuer à démonter mes propres préjugés et d’ouvrir ma conception du monde.

Mes prochaines lectures écrites par des auteurs ou autrices noir.es…
The Hate U Give, Angie Thomas
Between the World and Me, Ta-Nehisi Coates
Moi, Tituba sorcière, Maryse Condé
Dreams from My Father: A Story of Race and Inheritance, Barack Obama
Becoming, Michelle Obama
Policing Black Lives: State Violence in Canada From Slavery to the Present, Robyn Maynard
How to Be an Antiracist, Ibram X. Kendi

*Depuis l’écriture de cet article, j’ai appris que cette autrice a émis des propos transphobes dans les dernières années. J’ai donc décidé de ne plus supporter son travail. Elle figure dans ce texte, car elle a fait partie de ma démarche.

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