Livres ouverts

Je me souviens qu’au secondaire, je parvenais rarement à finir les livres qu’on nous faisait lire en classe. Bien malgré moi, je n’arrivais pas à connaître le dénouement du roman, car je ne lisais pas assez rapidement dans le temps alloué. Ma vitesse de lecture n’a pas beaucoup augmenté depuis et parfois j’en suis un peu complexée.

Ça peut avoir l’air niaiseux à première vue, mais je crois que les réseaux sociaux en sont en partie responsables. Je suis plusieurs blogueuses littéraires sur Instagram et je suis toujours surprise de la vitesse à laquelle elles engloutissent leur pile à lire! Parfois, plusieurs livres semblent se terminer en un temps record quand, de mon côté, la seule chose que je peux finir en peu de temps est une bande dessinée.

Bon, vous direz que j’exagère un peu et ça doit être vrai, mais pour avancer significativement un livre, je dois vraiment y donner tout mon temps, ce qui se produit rarement ces temps-ci. C’est peut-être le secret de ces blogueuses, lire du matin au soir pour assouvir l’appétit sans fin de leurs abonnés et garnir leur blogue de critiques pour faire monter leur lectorat?

Il est certain que la pression instaurée par Instagram et les réseaux sociaux pour créer du contenu quotidiennement peut en influencer plusieurs à mettre un temps fou dans une activité pour venir à bout des attentes. Si c’est le cas, c’est une situation désolante, car plutôt que de lire pour le plaisir et de prendre le temps d’apprécier sa lecture, on enfile les livres pour satisfaire les autres et étancher leur besoin croissant de nouveautés.

Ce n’est clairement pas le cas de toutes ces blogueuses littéraires au rythme de lecture effréné, mais certaines dans le lot doivent subir cette pression. C’est sûrement ce que je suis moi-même en train de faire en tentant d’accélérer la cadence pour produire du contenu hebdomadairement pour nourrir ce blogue et mes réseaux sociaux dans l’espoir de garder les gens intéressés par ce que j’ai à dire.

Livres ouverts

Il est difficile d’échapper à ce jeu des mentions “J’aime” et du nombre d’abonnés qui grossit petit à petit (à petit). Par moment, je me dis que si j’arrivais à en faire plus, Entre les couvertes aurait plus de succès, je toucherais plus de gens, etc. Par contre, je dois garder en tête que les raisons pour lesquelles j’ai commencé à écrire ici, c’était pour me lancer des défis, me pousser à être plus créative et à donner un espace bien spécial à une de mes passions.

De plus, ce serait allé contre mon rythme d’essayer de lire plus rapidement. Forcer les choses n’est jamais la solution, surtout si l’on veut cultiver notre amour pour celles-ci. Alors, je vais continuer à lire chaque mot, chaque page, chaque livre à ma lenteur quelque peu exaspérante, car c’est parfois la meilleure façon d’apprécier une oeuvre.

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