Le livre Mansfield Park de Jane Austen

Après des lectures qui m’avaient laissé plutôt tiède, j’ai voulu me lancer dans une valeur sûre. Jane Austen ne m’avait jamais déçu jusqu’à présent alors j’ai brisé le mauvais sort avec Mansfield Park.

On entend moins souvent parler de ce roman dans la bibliographie de Jane Austen. Les personnages sont moins flamboyants que dans les autres succès de l’autrice, mais cela n’enlève rien à la force de son personnage principal, Fanny Price.

Jeune femme discrète et silencieuse, elle dévoile lentement ses différentes facettes. Certains pourraient la trouver froide ou passive, mais c’est plutôt une observatrice qui doit analyser les choses avant de s’y plonger. Elle a des convictions et elle sait voir à travers le jeu des autres, tout en restant impassible. Vous aurez compris que j’ai aimé Fanny; je me suis souvent reconnu en elle.

Pour vous résumer un peu, Fanny Price vit chez son oncle et sa tante à Mansfield Park depuis ses 10 ans. Venant d’une famille plutôt modeste, elle intègre la famille Bertram pour assurer son éducation et sa place dans la haute société anglaise. Malgré les liens familiaux qui les unissent, Fanny a de la difficulté à faire sa place et reçoit les miettes des enfants Bertram. Seul son cousin Edmund la soutient et la remarque, ce qui fait germer une graine dans le coeur de la jeune femme. C’est alors que la fratrie Crawford débarque et vient mélanger les cartes, portant bientôt Fanny au centre de l’attention.

Ce qui est frappant dans ce roman, c’est que personne n’aime la bonne personne! Plusieurs triangles amoureux s’entrecroisent entre les personnages, ce qui alimente l’histoire jusqu’à la toute fin. Je n’en pouvais plus de me demander qui allait finir avec qui, même si j’avais des doutes sur le dénouement (comme c’est souvent le cas avec Jane Austen).

Aussi, l’intrigue amoureuse autour de Fanny m’a beaucoup fait penser à un scénario de film pour adolescents. Vous savez, ces films où un garçon tente de gagner l’intérêt d’une fille pour se prouver auprès des autres, mais finit par se prendre à son propre jeu? Ça tombait un peu dans la culture du viol tout cela, mais les réponses de Fanny dans ces circonstances m’ont laissé bouche bée plus d’une fois par leur résistance. Bref, j’ai vraiment apprécié comment elle se tenait debout pour défendre qui elle est. J’aimerais vous partager des passages, mais j’ai peur de vous dévoiler des pans importants de l’histoire. Je vais donc m’abstenir. Vous comprendrez que ces moments ont donné une toute nouvelle dimension au récit pour moi et m’ont fait apprécier ma lecture davantage.

Mansfield Park n’est pas devenu mon roman favori de Jane Austen, mais Fanny Price a su se tailler une place parmi mes personnages féminins austeniens préférés.

Share: