Après son essai Ton absence m’appartient, la chroniqueuse, animatrice et autrice Rose-Aimée Automne T. Morin s’aventure plus profondément dans son histoire personnelle avec Il préférait les brûler, son premier roman.

Fauve a deux ans quand son père se fait diagnostiquer un cancer incurable. La vie qui se dessine pour elle est rongée par la peur constante de la mort de son père. Celui-ci guide son quotidien et ses pensées, mais ne cache pas un autre dessein: qu’elle devienne une femme forte, libérée, féministe, cultivée qui ne s’en laissera pas imposer. Mais à quel prix?

Il préférait les brûler semble en réaction au premier livre de l’autrice où elle abordait ouvertement sa relation complexe avec son père. Dans Ton absence m’appartient, on était face à une recherche de sens à travers l’expérience des autres. C’était une façon pour Rose-Aimée de se dévoiler sans avoir à gratter le bobo trop fort. Cette fois-ci, cette distance disparaît et fait place à une autofiction qui ne passe pas par quatre chemins pour montrer la dureté de cette enfance particulière.

Ce qui est toujours confondant avec les autofictions, c’est qu’on n’arrive jamais à départir le vrai du faux. Surtout que ce roman raconte une histoire familiale plutôt difficile malgré l’amour qui unit ses membres. En fait, on est face à un milieu dysfonctionnel dans lequel Fauve doit se démener pour sortir la tête de l’anxiété qui la submerge quotidiennement et le désir de plaire à tous, mais surtout à son père.

Parfois dérangeant et souvent dur, cet ouvrage nous met face à des expériences de vie qui sont sûrement plus commune qu’on ne le pense. Sous une enveloppe de femme confiante, en contrôle et ambitieuse, ce n’est pas l’enfance qu’on imagine de prime abord pour Rose-Aimée Automne T. Morin. Et pourtant, Il préférait les brûler nous prouve le contraire, mais surtout qu’on peut s’épanouir malgré un départ difficile.

Après plusieurs années à écrire sur les autres et pour les autres, on sent que l’autrice avait besoin de se centrer sur sa propre histoire pour enfin tenter de faire la paix avec elle. Maintenant, on a bien hâte de découvrir ce que nous réserve cette créatrice d’exception dans ces prochains écrits, quel qu’il soit.

Lisez ma critique de Ton absence m’appartient

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